Des conséquences psychologiques selon les expositionsL’impact psychologique des attentats est extrêmement étendu. C’est même l’un des buts recherchés par ceux qui les commettent. Cet impact est plus fort cependant sur les personnes directement exposées aux événements et sur celles ayant eu un proche tué ou blessé. Show
Les personnes directement exposéesLors de la confrontation à un tel événement, certaines personnes éprouvent un stress qui peut être intense, mais que l’on peut qualifier de normal dans un tel contexte. D’autres font l’expérience d’une blessure psychique, que l’on appelle traumatisme psychique . Dans ce cas, des symptômes sont observés dès les premières heures ou le premier jour suivant l’attentat. Les pensées, les rêves sont envahis par certains aspects des événements traumatiques (des images, des sons, des sensations). Cela reproduit chaque fois la même détresse que lorsque l’événement est arrivé. Durant le premier mois, l’évolution est très variable :
Lorsque des symptômes de stress traumatique sont présents pendant plus de trois jours, mais moins d’un mois, on parle de stress traumatique
aigu. D’autres troubles peuvent apparaître, avec ou sans état de stress post-traumatique :
Dans de telles situations, il peut exister des traitements efficaces , et il ne faut pas hésiter à consulter , même longtemps après les événements, et même si la démarche peut sembler difficile, parce qu’on veut essayer
d’éviter le sujet, ou qu’on ressent de la honte à aller mal. Les personnes endeuilléesCela concerne des personnes qui étaient sur place (qui ont vécu la scène et ont été endeuillées par la mort d’un proche), et des personnes qui n’étaient pas sur place mais qui ont perdu un
proche dans l’événement. Les personnes plus à distanceLes personnes qui n’ont pas été directement témoins de l’événement et qui ne sont pas endeuillées peuvent toutefois ressentir des effets négatifs. Beaucoup de personnes ressentent des symptômes d’anxiété, des peurs, de la tristesse. Ceux-ci sont généralement transitoires et ont peu de conséquences sur la vie quotidienne. Chez certaines personnes cependant, des troubles de l’adaptation, ou d’autres troubles peuvent apparaître. Les personnes présentant des troubles psychiatriques peuvent voir leurs troubles s’aggraver. Les familles des personnes affectéesLorsqu’une personne est affectée par un traumatisme et/ou un deuil, c’est toute la famille qui est concernée et qui doit pouvoir être aidée si nécessaire. Les troubles post-traumatiques de l’un des membres de la famille peuvent avoir des conséquences sur les autres qui ont souvent du mal à les comprendre et n’osent pas en parler. Cela peut alors générer chez tous un sentiment de culpabilité. La famille est la première ressource pour les personnes traumatisées, et elle doit souvent être associée aux soins , sans déroger au respect du secret professionnel qui lie le patient et son thérapeute. Texte rédigé par le Pr Thierry Baubet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, CESP Inserm 1178, Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité, EA 4403 (UTRPP), Service de Psychopathologie de l'enfant, de l'adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Hôpital Avicenne Qu'est-ce qu'un traumatisme psychique ?Le traumatisme psychique est l’effet sur le psychisme de certains événements qui vont entraîner une « blessure » du psychisme. Quels sont les événements qui peuvent être traumatogènes ?Seuls certains événements peuvent produire un tel effet : ceux qui confrontent brutalement à la mort ou à une menace de mort ou de blessure, ainsi que les violences sexuelles. Le traumatisme psychique concerne donc essentiellement les personnes qui ont vécu directement l’événement : les victimes directement menacées, mais aussi tous les témoins directs de la scène. On considère actuellement que le fait d’avoir une personne très proche qui a été blessée ou tuée dans un tel
événement, ou bien le fait, pour un professionnel, d’être exposé de manière répétée à des détails difficiles, peut également causer un traumatisme. Comment décrire l’expérience traumatique ?Le vécu de l’instant traumatique est variable mais très souvent les personnes décrivent une réaction d’effroi qui les a saisis, quelque chose qui est au-delà de la peur : « C’était comme un blanc », « J’ai vu la mort en face », « Je me suis vu mort ». Il n’y a pas de mot pour décrire ce sentiment incommunicable qui fait irruption dans le psychisme, et qui est souvent suivi par des émotions violentes (solitude, abandon, horreur, angoisse, colère, impuissance, sentiment de culpabilité…). Chez certaines personnes une dissociation peut apparaître, elle constitue alors un mode de protection du psychisme face à l’effroi. D’autres symptômes peuvent apparaître le premier jour ou le premier mois. Cette expérience de l’effroi est au cœur des troubles post-traumatiques, puisque dans ce cas, c’est ce vécu de l’instant traumatique qui va revenir sans cesse (dans les pensées, les cauchemars traumatiques), comme si la menace était toujours là. Quels destins pour ces « blessures invisibles » ?Comme toutes les blessures, ces « blessures invisibles » peuvent avoir des destins variables. Chez de nombreuses personnes, elles vont occasionner une souffrance durant quelques jours ou quelques semaines, avant de s’atténuer. Chez d’autres elles vont entraîner un état de souffrance chronique comme l’état de stress post-traumatique, et il n’est pas possible de prédire l’évolution a priori. En cas
d’événement traumatique unique, ce sont 10 à 40% des personnes exposées qui développent des troubles chroniques. Référence : Lebigot F. Le traumatisme psychique. Bruxelles : ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles; 2006. Texte rédigé par le Pr Thierry Baubet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, CESP Inserm 1178, Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité, EA 4403 (UTRPP), Service de Psychopathologie de l'enfant, de l'adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Hôpital Avicenne Quelles sont les réactions qu'on peut ressentir le premier jour après un traumatisme ?Les réactions individuelles en réponse immédiate à un événement exceptionnel se regroupent autour du concept central de stress, emprunté au vocabulaire anglo-saxon et qui couvre les aspects physiques, comportementaux et émotionnels. Promu par le physiologiste canadien H. Selye dans les années 1945-1950, le mot stress désigne en effet la "réaction biologique, physiologique et psychologique d'alarme, de mobilisation et de défense de l'individu face à une agression ou une menace". Le mot s'applique en général à des agressions ou menaces exceptionnelles mettant en danger la vie ou l'intégrité physique de l'individu : agression physique, viol, torture, guerre, accident, catastrophe naturelle ou acte terroriste. Réaction de stress normale, adaptativeSuccédant à l'alarme et précédant la défense, l'effet essentiel du stress est la mobilisation des ressources de l'individu. La réaction de stress normale mobilise des processus biologiques et physiologiques maintenant bien connus autour de la libération d'endorphine, de l’accroissement des défenses immunitaires et plus largement d’une cascade d'informations impliquant les organes sensoriels, le cortex cérébral, les surrénales et le système nerveux neurovégétatif. Ces processus mobilisateurs ont pour effet de mettre l'organisme en état physiologique d'alerte et de défense. Le sujet ressent alors un ensemble de symptômes et de manifestations physiques. Si les quatre symptômes cardinaux sont l’accélération du rythme cardiaque, les tremblements, les sueurs ou le souffle coupé, nous retrouvons fréquemment une douleur thoracique, le sentiment d’avoir la gorge serrée, un poids sur la poitrine, ou une impression de tension musculaire. Des signes moins spécifiques ne sont pas rares : céphalées ou signes digestifs tels que nausée, vomissement ou douleurs abdominales. Malgré la présence de ces symptômes gênants, rappelons que le stress est avant tout une réaction utile et adaptative qui permet au sujet les décisions et les conduites propices à le soustraire au danger ou à aider autrui à s'y soustraire. La réaction de stress est en général de durée brève, mais peut être prolongée tant que le sujet n'est pas parvenu à se mettre à l'abri. Coûteuse en énergie psychique, cette réaction de stress débouche sur un état ambigu combinant soulagement euphorique et sensation d'épuisement physique et psychique. Parfois même, toute sensation émotionnelle accumulée pendant l'action se libère une fois que le sujet est à l'abri et donne lieu alors à des décharges émotives et neurovégétatives spectaculaires : pleurs, cris, agitation, accès d'agressivité, tremblements incoercibles voire débâcles urinaires ou intestinales. Réactions de stress dépassé, inadaptativesTrop intense, répété à de courts intervalles ou prolongé à l'excès, le stress épuise les réserves énergétiques et les capacités de contrôle émotionnel du sujet et donne lieu alors à des modalités de stress dépassé, archaïques, stéréotypées et souvent inadaptatives. On distingue quatre réactions de stress dépassé. La première est la réaction de sidération dans les trois composantes motrice, cognitive et affective. On rencontre ainsi des victimes restées immobiles, figées comme congelées sur place, dans l’incapacité totale ne serait-ce que de se soustraire du danger. Plus bruyante, la réaction d’agitation est le fait de sujets qui, frappés de stupeur, gesticulent de manière désordonnée dans l’incapacité d’élaborer une décision adaptée. Dérivée de la précédente, la réaction de fuite panique, généralement très brutale et parfois par mimétisme, peut précipiter le sujet, au mépris de toute conscience de l’environnement, dans un danger encore plus important. Plus délicate à repérer, l'action automatique entraîne quant à elle un sujet en état de choc dans la répétition de gestes automatiques qui échappent à la conscience. DissociationLa dissociation péritraumatique est un regroupement de symptômes plus récent qui a pris une
place importante dans la clinique psychotraumatique. Elle entraîne une réelle perte de contact avec la réalité. Références : Texte rédigé par Sylvie Molenda, Psychologue clinicienne, Cump zône nord CHRU Lille Qu'est-ce que la dissociation ?Points clés
Les troubles dissociatifs : généralitésLes troubles dissociatifs sont fréquents. La dissociation péritraumatiqueDe manière générale, l’épisode
dissociatif correspond à une séparation d’éléments mentaux (émotions, pensées, comportements…), habituellement bien intégrés par le sujet. Au sein des troubles dissociatifs, la dissociation péritraumatique a une place particulière, dans le contexte d’un évènement traumatogène. Lors de cet épisode, que les soignants peuvent aussi nommer « stress dépassé », 4 types de réactions sont retrouvées, en parallèle d’un contact relationnel inadapté et inhabituel chez le sujet :
Les mécanismes dissociatifsLes mécanismes de ces troubles sont aujourd’hui partiellement connus grâce à la neuroimagerie fonctionnelle. Des régions clés intégrant l’activité motrice, émotionnelle et des pensées (cognitives) sont impliquées de manière particulière et réciproque mais il n’existe pas encore à ce jour de modèle explicatif complet des troubles dissociatifs. La dissociation péritraumatique peut être envisagée comme un mécanisme neurologique « de survie » permettant au cerveau de se protéger, sur le moment, face à l’impact destructeur d’un évènement traumatogène. Ce « court-circuit » induit cependant une augmentation du risque d’un Trouble de Stress Post-Traumatique ultérieur (cf. fiche). Cet épisode et les réactions induites sont transitoires, le sujet retrouve au bout de quelques secondes, minutes ou heures son fonctionnement habituel. Cela est cependant considéré comme un important facteur prédictif d’un trouble de Stress Post-Traumatique ultérieur (cf. fiche). Vécue de manière répétée, la dissociation devient une réaction inadaptée aux nouveaux évènements ou à des charges émotionnelles variées. Elle persiste alors souvent en parallèle d’un Trouble de Stress Post-Traumatique, avec en particulier des moments de déréalisation et de dépersonnalisation. Quels traitements pour les épisodes dissociatifs ?La dissociation péritraumatique cède le plus souvent spontanément. Elle nécessite cependant durant l’épisode une mise sous surveillance, pour prendre soin des besoins primaires du sujet (boire, manger, avoir chaud, aller aux toilettes…) et pour s’assurer de l’absence de mise en danger du sujet le temps qu’il retrouve son fonctionnement antérieur et adapté. Devant des manifestations comportementales
importantes ou un risque particulier, un traitement ponctuel peut être donné par un médecin, pour baisser la charge émotionnelle. Référence : Hubschmid M, Aybek S, Vingerhoets F, Berney A. Dissociative disorders: neurologists and psychiatrists working together. Rev Med Suisse. 2008 Feb 13;4(144):412-4, 416. Review French. Texte rédigé par : Dr Nathalie PRIETO, Psychiatre Responsable du Centre régional du Psychotraumatisme Auvergne Rhône Alpes et de la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique-CUMP 69, Hospices Civils de Lyon Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique (TSPT)Points clés
Le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) (appelé auparavant Etat de Stress Post-Traumatique ou névrose traumatique), est un trouble de santé mentale. Il peut survenir
chez un enfant ou un adulte après l’exposition à un événement potentiellement traumatique, la personne ayant alors été confrontée à la mort ou au risque de perte d’intégrité physique/psychique, que ce soit la sienne ou celle d’autrui dans les suites par exemple d’une agression, de violences sexuelles, d’un accident (de la route, de travail, etc.), de maltraitances, d’un attentat, d’une catastrophe…. Dans tous les cas, la souffrance psychique est importante et a des retentissements invalidants tant au plan physique, psychique, que relationnel et socio-professionnel. Comment se manifeste le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) ?Les
symptômes peuvent débuter immédiatement, quelques jours après l’événement ou être beaucoup plus tardifs. Dans le mois suivant l’évènement, un Etat de Stress Aigu est possible. Les symptômes sont globalement similaires au TSPT mais sont plus précoces et plus faciles à traiter Les réactions suite à un évènement traumatogène sont variées mais ce qui doit alerter est :
Quatre modalités de symptômes typiques de TSPT sont retrouvées :
D’autres troubles peuvent être associés :
Quelles sont les conséquences du TSPT ?La souffrance peut être majeure. Les conséquences sont lourdes au quotidien, pour le sujet et son entourage : les relations deviennent compliquées, dans le couple, avec la famille, les amis, au travail. Il peut être difficile d’aller travailler, d’assister aux réunions de famille, aux moments de fêtes. La victime et ses proches ont des difficultés à comprendre les troubles du TSPT et ses conséquences. Quels sont les traitements possibles du TSPT ?Les traitements ont beaucoup évolué et on dispose aujourd’hui de différents traitements efficaces pour peu qu’ils soient instaurés
précocement. Demander des soins pour le TSPT peut-il être difficile ?Les raisons sont multiples, mais il existe des facteurs propres aux traumatismes psychiques :
Le risque est alors de s’enfermer dans sa souffrance, que les troubles s’aggravent ou que d’autres apparaissent. Référence : https://www.nice.org.uk/guidance/ng116 Texte rédigé par le Dr Ludivine Nohales, Centre régional du Psychotraumatisme Auvergne Rhône Alpes et Cellule d’Urgence Médico-Psychologique-CUMP 69, Hospices Civils de Lyon La dépression caractériséePoints clés
La dépression est une maladie fréquenteLa dépression est l’une des maladies psychiques les plus fréquentes. En France, environ 10 % des personnes de 18 à 75 ans vivent une dépression au cours de l’année et environ une personne sur cinq ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie. Entre 2010 et 2017, il y a eu une augmentation de 1.8 points dans la prévalence déclarée de la dépression (EDC) au cours des 12 derniers mois. La dépression touche environ deux fois plus souvent les femmes que les hommes. Elle peut survenir à tous les âges de la vie (bébés, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées), avec des manifestations qui varient un peu selon l’âge. La dépression contribue largement au risque suicidaire. Plus de la moitié des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée. Les symptômes de la dépressionLe fait de se sentir triste, « déprimé », d’avoir des idées noires ou des problèmes de sommeil ne signifie pas forcément que l’on souffre de dépression. Les moments de cafard et de découragement représentent des expériences humaines normales. Pour parler de dépression, et donc de maladie, il faut une conjonction de plusieurs symptômes qui se manifestent de façon (quasi) permanente pendant au moins deux semaines et qui entraînent une gêne importante au niveau affectif, social, professionnel et entravent le fonctionnement dans la vie quotidienne. Un épisode dépressif est caractérisé par deux symptômes principaux :
A ces deux symptômes principaux, sont associés plusieurs autres symptômes :
Selon le nombre de symptômes et le niveau de perturbation de l’activité, l’épisode dépressif est qualifié de léger, moyen ou sévère. Dépression et traumatismeUne dépression peut survenir après un traumatisme. Par exemple 23% des personnes exposées à l’attentat d’Oklahoma city présentaient une dépression six mois plus tard, alors que seulement 13% présentaient des signes de dépression avant l’attentat. Souvent, la dépression après un traumatisme est associée à un état de stress post-traumatique. La dépression est 3 à 5 fois plus fréquente chez les personnes présentant un état de stress post-traumatique que dans la population générale. Dépression et deuilLorsque l’on est en deuil, on éprouve beaucoup de choses qui ressemblent au tableau de la dépression caractérisée : la tristesse et la douleur morale, la fatigue, les troubles du sommeil, le désespoir, la perte de la capacité à éprouver du plaisir… Ces symptômes font partie de l’expérience inévitable du deuil. Dans certains cas cependant, ils peuvent, par leur intensité, leur permanence, être considérés comme une véritable dépression caractérisée qui requiert alors le même traitement. La distinction peut être difficile, et il ne faut pas hésiter à recourir à l’avis d’un spécialiste en cas de doute. L’évaluation par un professionnel de santé est indispensableLa dépression est une maladie qui ne doit pas être prise à la légère. Il est important de consulter son médecin traitant qui saura prendre les mesures nécessaires. Lorsque la dépression est bien diagnostiquée et prise en charge, c’est une maladie qui se traite facilement. Non traitée, elle peut s’aggraver, devenir chronique et même conduire au suicide. La combinaison de psychothérapie et d’antidépresseurs est sans doute la meilleure formule thérapeutique. L’hospitalisation n’est généralement pas nécessaire lors du traitement sauf pour les formes les plus graves. Les traitementsLa psychothérapieLa psychothérapie permet de travailler les aspects psychologiques, familiaux et sociaux qui pourraient être reliés à l’épisode dépressif. Plusieurs types de psychothérapies sont possibles, en
particulier deux d’entre elles se sont avérées efficaces pour le traitement de la dépression : la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle. Les antidépresseursLes antidépresseurs permettent la normalisation des neurotransmetteurs et aident à retrouver le sommeil, l’appétit, un regain d’énergie, du plaisir et des pensées positives, habituellement après
deux ou trois semaines de traitement continu. Le suiviAfin de limiter les risques de rechute de l’épisode dépressif, il est conseillé de poursuivre le suivi médical avec des consultations mensuelles et le traitement à pleine dose pendant les 4 à 6 mois qui suivent la rémission des symptômes. Références : Texte rédigé par le Dr Christine Chan Chee, Direction santé environnement DSE-Unité Surveillance des pathologies en lien avec l'environnement, Quand la souffrance n'est plus soutenable au point de pousser vers les pensées de suicideLorsque les événements négatifs s’accumulent dans la vie et que les souffrances s’enchevêtrent au point de boucher l’horizon, des idées de suicide peuvent apparaître. C’est le cas pour 4 % des Français chaque année selon Santé publique France. Un état dépressif ou de stress post-traumatique augmente le désarroi et ouvre plus facilement la porte aux pensées de suicide. Dans un tel cas, on en vient à avoir des pensées négatives sur soi-même, et à imaginer que l’avenir ne réserve plus rien de bon. Ces anticipations négatives sont induites par le stress post-traumatique et la dépression. Elles disparaissent avec les soins. Un suivi médical est alors indispensable. Les proches doivent être informés du niveau de détresse pour les aider à avoir une attitude appropriée. Les crises suicidaires peuvent avoir des degrés de développement variables selon des étapes progressives : idées, intention, programmation et beaucoup plus rarement mise en œuvre. C’est ce degré d’urgence suicidaire qui va déterminer le délai et la nature de la protection à apporter. Face à des idées de suicide : ne restez pas seul, parlez-en à des
proches, à une association de victimes, à une association d’écoute. Associations d'écouteLa fédération SOS Suicide Phénix FranceCréée en 1978, elle accueille et organise la rencontre de ceux qui ont tenté de se suicider ou qui, un jour, y ont pensé. Ses bénévoles, formés en continu, écoutent, entendent, sans juger, ni conseiller. Entretiens individuels et participation à la vie du groupe permettent de restaurer le lien social, de redonner du sens à la parole. Des réunions sont réservées aux familles de suicidants et de suicidés, d'autres sont spécialement consacrées aux moins de 25 ans. SOS Suicide Phénix intervient également auprès des étudiants, des responsables de l'éducation et de la santé, dans un souci d'information et de prévention. Elle dispose d'un numéro d'appel national et assure un accueil dans ses locaux, répartis dans six grandes villes de France. Ligne nationale : 01 40 44 46 45 (écoute de 13h à 23h, 7/7j) La fédération SOS AmitiéAssociation
loi 1901 reconnue d'utilité publique créée en 1960. Elle offre 24 heures sur 24 un service d'urgence téléphonique dont l'objectif premier, mais non exclusif, est la prévention du suicide. Un chat et une messagerie complètent également les outils à dispositions des répondants. L’écoute, anonyme, sans jugement ni conseil est assurée par1600 bénévoles, rigoureusement formés par des psychologues et soutenus continuellement, répondant à plus de 600 000 appels par an. Ligne nationale : 09 72 39 40 50 (écoute 24/24h, 7/7j) Suicide EcouteSuicide Ecoute, s'est donné pour mission d'être à l'écoute téléphonique des suicidaires et des suicidants dans l'anonymat et le respect des convictions de chacun. Son offre se veut humaine, solidaire, désintéressée et non directive. Suicide Ecoute ne porte pas de jugement moral sur le suicide. Son ambition est de faire en sorte que les personnes qui envisagent d'attenter à leurs jours ne restent pas
seules face à une souffrance. Ligne nationale : 01 45 39 40 00 (écoute 24/24h, 7/7j) Référence : Observatoire national du suicide. Suicide. Connaître pour prévenir : dimensions nationales, locales et associatives. 2e rapport/Février 2016. Disponible sur : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/ons2016_mel_220216.pdf Texte rédigé par le Pr Jean-Louis Terra, professeur de psychiatrie à l'université Lyon 1 et chef de service de psychiatrie de secteur au centre hospitalier Le Vinatier, à Lyon. Le processus de deuil chez l'adulte et en quoi il est ici différentNous distinguerons le deuil normal et le deuil lié à un traumatisme.
Associations :Vivre son deuil : Réseau inter associatif de soutien et d’aide aux personnes en deuil Apprivoiser
l’absence : Groupes d’entraide pour parents en deuil – Rencontres pour frères et sœurs en deuil Références : Texte rédigé par Jean-Jacques Chavagnat, Chef du Pôle de Santé Publique et de Logistique Médicale, Centre Hospitalier Henri Laborit coordonnateur CUMP pour le Poitou-Charentes Le processus de deuil chez l'enfant et en quoi il est ici différentLes différences du deuil entre l’adulte et l’enfantChez les adultes, le deuil est un processus. Des alternances d’effondrement et d’allègement de la peine se succèdent. Lentement, mais progressivement, l’adulte en deuil va passer d’une souffrance parfois insupportable à une profonde tristesse liée à la
reconnaissance de l’irréversibilité de la perte. Petit à petit, l’adulte en deuil abordera tous les souvenirs avec le défunt, puis les projets et même les rêves nourris ensemble. La détresse des débuts du deuil va disparaître finalement pour laisser la place à la nostalgie et l’adulte va, parfois plus tard, reconnaître un certain chemin parcouru sans l’être aimé et une forme nouvelle de regard sur sa propre vie. Chez le tout petitChez l’enfant, le deuil est plus complexe. Tout d’abord, l’aptitude au deuil dépend de l’âge de l’enfant. Un bébé peut perdre
l’un de ses parents et ressentir très fortement son absence. En revanche, comme il ne peut pas verbaliser la perte, le manque va se traduire par des changements de comportement et parfois des signes physiques : le bébé est triste, maussade, il pleure énormément, il ne mange plus ou se jette au contraire sur la nourriture automatiquement. Le bébé peut aussi devenir très anxieux, comme s’il attendait le retour de son parent. L’approche thérapeutique va souvent consister à réunir les parents
survivants ou de substitution du bébé et lui-même et à parler des événements ensemble. En effet, les perceptions du jeune enfant sont médiatisées par les réactions de celui qui prend soin de lui. En grandissant, l’enfant apprend l’irréversibilité et l’universalité de la mortAvec l’âge, l’enfant va comprendre progressivement que tous les êtres sont mortels et que la mort est irréversible. Nous, les adultes, nous avons l’impression que c’est évident et pourtant, confrontés au deuil, combien d’entre nous voudraient retourner en arrière, faire comme si la mort n’était qu’un mauvais film qu’il suffirait de remettre au début. L’enfant n’acquiert la notion d’irréversibilité qu’avec la représentation de soi, autour de l’âge de sept ans. Pour l’universalité, cela dépend de son expérience. Beaucoup d’enfants sont en contact avec des bêtes mortes à la campagne mais en ville et ailleurs, ce sont surtout les journaux télévisés ou les jeux vidéo qui leur apprennent à vivre avec la mort. Mais cette mort est le plus souvent virtuelle. L’universalité de la mort est donc souvent refoulée, bien que les enfants qui ont accès à un savoir scientifique soient passionnés par tous les particularismes de la mort selon les espèces animales. Malheureusement, ce que les enfants ont appris à l’école ne les aide pas à appréhender la mort d’un être cher. La mort n’est en effet pas une « connaissance », mais bien plutôt un cataclysme émotionnel que l’enfant va être le plus souvent très gêné d’exprimer. Les particularités du deuil après un attentatAvec les attentats du 13 novembre, des enfants n’ont pas vu rentrer à la maison un de leurs parents
ou un être cher (mais la perte d’un parent est considérée comme la plus difficile). La mort a ici été renforcée négativement par la brutalité et la violence de cette attaque collective. Ce qui a compté le plus pour les enfants et cette fois, quel que soit leur âge, c’est la manière dont la mort leur a été annoncée et la façon dont les adultes qui se sont dorénavant occupés d’eux ont eux-mêmes fait face à leur propre deuil. Les mots employés sont importants. Ainsi des expressions métaphoriques
comme « il est parti », « il est au ciel maintenant » trahissent souvent le désir bien compréhensif de ne pas faire encore plus de mal à l’enfant. Ces expressions peuvent cependant induire une mauvaise compréhension. Par exemple « partir » implique la possibilité de revenir, « être au ciel » peut laisser croire à l’enfant que le parent est bloqué là-haut ou encore le regarde de loin et ne souhaite plus le retrouver. Fort heureusement, on peut toujours modifier ce que l’on a dit sous le coup de
l’émotion. Mais la meilleure façon de dire les choses est bien d’employer le mot « mort » au sein d’une phrase dans laquelle l’enfant ressent la peine. La compréhension et surtout le fait d’être présent, avec lui, pour partager ce moment, sont bien plus encourageants pour l’enfant qu’un discours préparé et sans âme. Il n’y a pas de « bonne » phrase à dire, mais il y a surtout une attitude de « présence » à l’autre, de regard franc et d’accompagnement chaleureux. Un enfant, quel que soit son âge a besoin d’être sécurisé. Il a aussi besoin de faire des choses « normales » : aller à l’école, avoir des loisirs, être seul de temps en temps. Dans les cas où cela se passe malOn prend souvent conscience des
difficultés du deuil chez l’enfant indirectement. Le personnel de la crèche téléphone parce que bébé est « grognon, peut-être encore malade », l’école signale une forme d’agitation ou au contraire d’indifférence « il a encore cassé une vitre en chahutant », « maintenant, elle est souvent dans la lune, elle n’écoute plus », les grands-parents font ce qu’ils peuvent mais se sentent dépassés par leur propre chagrin… L’intérêt d’une rencontre thérapeutiqueFace à cette absence d’expression du deuil, une rencontre chez un psychothérapeute peut être présentée à l’enfant, mais il risque de refuser dans bien des cas parce que son intimité a été blessée. On ne peut le forcer, mais simplement faire un pari avec lui : « je te propose d’aller avec moi parler avec un psychologue, essayons tout de même. Si tu n’as plus envie d’y retourner, je suivrai ton point de vue. » Le passage par une association est une bonne idée, mais il en faudrait une pas trop éloignée de la maison. Aussi passe-t-on souvent par le médecin de famille qui connaît les bonnes adresses. L’association pourra, après un premier entretien avec la famille, proposer la participation à un groupe d’enfants en deuil. À six mois et plus des événements, un bilan peut être proposé ou au moins une rencontre associative, afin de ne pas laisser s’installer des manifestations inhabituelles chez l’enfant comme le repli, le retrait du groupe, la répression des émotions. Bien que ces attitudes signent une très grande tristesse, elles peuvent aussi indiquer une certaine culpabilité ou auto-dévalorisation de l’enfant. L’enfant peut en effet se sentir coupable, étrangement, de la mort de son parent : « on s’était disputés.. Je lui en voulais ce jour-là… J’avais eu une mauvaise note ». Cette culpabilité pourra être discutée avec le thérapeute ou en groupe. D’autre part, la mort d’un parent peut entraîner le sentiment que l’enfant ne se sentait pas suffisamment « bien » ou « bon » pour conserver ses parents comme tous les autres. Ces pensées sont typiques d’une difficulté du deuil et méritent une élaboration, mais attention, celle-ci n’est possible que si l’enfant a les mots pour le faire. Établir déjà un contact avec un thérapeute est sans aucun doute une première étape parce qu’elle installera l’idée qu’il y a une issue possible et que quelqu’un de stable, de régulier dans ses émotions est là potentiellement à l’écoute. Références : Texte rédigé par le Pr Marie-Frédérique Bacqué, professeure de psychopathologie clinique à l’université de Strasbourg Directrice de l’EA 3071 SULISOM Aborder les évènements avec les enfantsIl s’agit ici de parler en famille de ce qui s’est produit le 13 novembre 2015. Après le choc initial, les enfants ont pu présenter certains troubles comme une angoisse de séparation, un besoin de sécurité accentué. Ils ont pu poser des questions à leurs parents, mais parfois, ils ont retenu toutes ces interrogations qui les ont perturbés à l’école ou dans leur environnement habituel. Que faire pour les aider à distance des événements ? Les attentats de novembre 2015 ont provoqué de nombreux dégâts y compris chez les personnes qui n’en étaient pas directement les témoins. À la maison, les jeunes parents qui auraient pu se trouver au Bataclan ou dans les restaurants ou encore au stade de Saint-Denis, se sont imaginés à la place des personnes qui allaient au concert ou fêter un anniversaire entre amis. Ils ont d’abord été sidérés par l’événement. Le soir même du 13 novembre, beaucoup sont restés devant la télé tard dans la nuit. Tout le monde était grave, certains criaient ou pleuraient. La tristesse se lisait dans tous les yeux. Leurs enfants, leurs adolescents ont non seulement appris qu’il y avait eu une attaque meurtrière de nombreuses personnes, mais ils ont constaté que leurs parents étaient profondément touchés, bien que sains et saufs. Au début, les parents ne disaient rien, effarés. Puis, ils ont commencé à parler. Sous le coup de l’émotion, ils ont transmis beaucoup de peur et d’angoisse. Avant de mettre des mots sur ce qui s’était passé, les émotions se sont manifestées au premier degré. Elles ont pu se transmettre aux enfants, à l’état brut, non élaborées par leurs parents. Puis avec l’aide des discussions, des lectures, les parents ont essayé de donner du sens à ce qui était arrivé : « Des fous, des terroristes, des meurtriers… ». Tous ces mots étaient d’autant plus terrifiants que les enfants percevaient le danger qui pouvait dès lors atteindre tout le monde. À la télé, on a vu des cortèges, des manifestations spontanées, mais cela n’a pas apaisé les parents. Les enfants se sont sentis de plus en plus seuls. La minute de silence à l’école a été suivie de quelques explications mais il était alors encore difficile de s’exprimer. Lorsqu’il se produit un traumatisme grave, national, les enfants sont souvent les grands oubliés. Leurs parents, après un temps de blocage, retrouvent la parole. Même s’ils sont attristés pendant quelques temps, ils se fixent à nouveau sur leur routine. Les enfants sont rarement sollicités pour dire ce qu’ils ressentent, or, eux aussi sont très choqués, surtout par le changement observé chez leurs parents. Les enfants vont donc « garder à l’intérieur » leur peur et leur chagrin de voir leurs parents bouleversés. Cette absence d’expression peut conduire à l’angoisse (oui, même chez un jeune enfant), une angoisse qui ne passe pas par les mots, mais qui se traduit par des ruminations la nuit, une peur de se séparer de ceux que l’on aime (on l’appelle aussi « angoisse de séparation » et parfois, elle est suivie d’une phobie scolaire, l’enfant ne veut même plus aller à l’école). Pour éviter que ces difficultés ne se prolongent, il est nécessaire de consulter son médecin de famille ou un psychologue. Dans cette consultation, les parents sont présents avec leur (s) enfant (s) et parlent avec le professionnel de ce qui s’est passé. Les enfants disent : « Maman était toute blanche », « Papa a crié, j’ai eu peur… », ils témoignent du désarroi de leurs parents. Oui, les adultes ne parvenaient plus à se contrôler, ils laissaient planer une grande insécurité. Voir son médecin de famille ou un psychologue permet aux parents de reprendre leur position d’adulte qui rassure et protège. C’est ce dont ont besoin les enfants. Toutefois, les parents, peuvent revenir sur ces mauvais moments et dire combien ils ont été choqués par ce qui s’est passé. Ils peuvent insister sur les émotions qu’ils ont éprouvées ; identification aux victimes, impuissance, envie d’aider, sentiment de révolte. C’est avec le partage de la parole et le retour des comportements habituels que les enfants seront rassurés par la protection donnée par leurs parents, tout en prenant progressivement conscience des dangers qui les entourent. Lors des cérémonies de commémoration des attentats, parents et enfant pourront se rappeler ensemble les difficultés éprouvées et constater que l’équilibre familial a pu être repris, avec la force de l’expérience acquise désormais. Références : Texte rédigé par le Pr Marie-Frédérique Bacqué, professeure de psychopathologie clinique à l’université de Strasbourg Directrice de l’EA 3071 SULISOM Les victimes et les médiasPoints clés
Depuis quelques années, les évènements violents et/ou avec de nombreuses victimes ont un impact médiatique très important, avec notamment la possibilité de diffuser les informations de manière répétée pendant des jours voire des semaines. Le sujet qui est devant l’écran reçoit ainsi de nombreuses informations visuelles, auditives… avec un vécu émotionnel à prendre en compte. Ainsi, la question se pose de savoir quel est impact de l’exposition aux médias pour ces victimes, et plus largement pour les sujets spectateurs, en particulier pour ceux ayant subi un traumatisme psychique préalable? L’exposition via les médias, derrière les écransAujourd’hui, les médias permettent à chacun d’entre nous, où
que nous soyons et en continu, d’être plongé en quelques secondes au « cœur » de l’actualité. Souvent spectaculaires et au plus près de l’événement, les images « chocs » sont partagées très rapidement. Elles mettent en scène la douleur, la violence et les blessures physiques ou psychiques sans toujours être accompagnées de mots, de réflexions. La prise de distance peut alors être difficile, l’information transmise servant d’abord à attirer l’œil et l’oreille, au risque d’impacter ou de
(ré)exposer le spectateur. Les journalistes, eux-mêmes parfois pris dans la violence de l’évènement, peuvent aussi être touchés par ces images. Des expérimentations en laboratoire ont cependant montré que l’exposition à des images traumatisantes pouvait induire des symptômes de reviviscences (cf fiche TSPT). Contrairement à ce qu’on avait pu penser, l’écran ne « protège » donc pas le sujet de la violence de l’information. Celle-ci, en particulier visuelle, déclenche l’activation des structures impliquées dans la peur et le traumatisme psychique et peut renvoyer le sujet à des souvenirs, des sensations, des émotions vécues douloureuses. Un trouble de Stress Post-Traumatique peut, dans certaines conditions, en découler (cf. fiche TSPT). De
manière générale, des associations positives ont été repérées entre l'exposition répétée aux médias (télévision, réseaux sociaux…) et la présence de troubles psychiques et en particulier de symptômes d'un syndrome de stress post-traumatique, plusieurs mois voire plusieurs années après l’évènement. Les enfants sont eux aussi concernés. Malgré ces résultats, le lien de causalité n’est pas encore clairement établi. Les études sont principalement rétrospectives et doivent être poursuivies. L’exposition forte aux médias pourrait aussi être en lien avec des stratégies d’adaptation et de gestion du stress de chacun, stratégies cependant peu efficaces. L'exposition médiatique des victimesDans les suites immédiates de l’évènementDès les premières heures après l’événement traumatogène, les victimes sont souvent sollicitées « à chaud » pour un témoignage par des journalistes et/ou des photographes. Il est alors très difficile pour le sujet de se positionner et de prendre une décision éclairée face à ces demandes, dans un moment d’intense vulnérabilité et sans possibilité de prise de recul. Dans les instants qui suivent l’évènement, les victimes peuvent ainsi être filmés hagardes, hébétées, incapables de parler voire confuses, agitées et dans l’incapacité de se contrôler. Le risque que ces images restent figées dans le temps est important, malgré l’évolution ultérieure de leur état. Plus tardCertains moments clés en lien avec l’évènement
traumatogène, comme les dates anniversaires, peuvent parfois inciter la victime à vouloir témoigner à propos de son propre vécu. Avant de prendre la parole face aux médias, il est cependant indispensable qu’elle se pose quelques questions, pour sa sécurité et celle de son entourage : Comment veut-elle que les médias parlent d’elle ? Quel message veut-elle faire passer ? Qu’est-ce qui doit rester privé ? Comment protéger les enfants ? Quelles sont les réactions voire les risques d’une
intervention médiatisée ? Dans l’après-coup, les personnes touchées par l'événement ou leurs proches peuvent ressentir que leur douleur est utilisée à des fins d'audience. Quelle que soit la temporalité, les images prises figent l'instant et l'état du sujet. Référence : http://www.info-risques.be/fr/agissez-efficacement/victimes-et-medias. Texte rédigé par : Quels sont les signes d'un choc Postun sentiment de peur intense, d'horreur et d'impuissance accompagné d'un ou de plusieurs des symptômes suivants :. palpitations cardiaques (cœur qui bat anormalement vite),. respiration rapide,. tremblements,. frissons,. transpiration excessive.. Comment savoir si on a un SPT ?Les symptômes les plus typiques du SPT sont les cauchemars, les reviviscences diurnes où se rejoue la scène traumatique. Ils peuvent être accompagnés d'autres signes : angoisse, dépression, troubles du comportement.
Quels sont les symptômes d'un choc émotionnel ?Dans les minutes, les heures ou les jours qui suivent, le choc émotionnel se manifeste par d'autres symptômes :. des pleurs, une grande tristesse et un état de désespoir ;. une anxiété, une peur, des angoisses et un sentiment d'insécurité ;. un déni et une colère ;. la reviviscence de l'évènement sous forme de flashs ;. Comment les traumas psychologiques répétés affectent le cerveau ?Les choses sont très différentes en cas de psychotraumatismes répétés. «Ils attaquent la capacité du cerveau à fabriquer du sens, c'est-à-dire à intégrer les différents processus cognitifs, émotionnels, physiques, en un tout cohérent.
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