Operation descente de vessie avec bandelette

Pour beaucoup de femmes incontinentes, les bandelettes sous-urétrales font des miracles. Mais pour certaines, elles font des ravages. Depuis que Santé Canada recommande aux médecins de divulguer les risques associés à ce dispositif médical, sa popularité a chuté.

Après son premier accouchement, Cynthia Gagné s’est mise à souffrir d’incontinence urinaire à l’effort. Grande sportive, elle perdait de l’urine lorsqu’elle courait, sautait ou pédalait. « De courir et de me retrouver tout le temps mouillée, c’était très désagréable », dit-elle.

Cynthia n’est pas seule dans sa situation. Après 40 ans, une femme sur trois souffre d'incontinence urinaire à divers degrés.

En 2015, une urologue propose à Cynthia de lui implanter une bandelette de polypropylène sous l’urètre afin de régler son problème. L’installation de ce type de bandelette, une chirurgie mineure d’une trentaine de minutes, se fait par voie vaginale.

Depuis une vingtaine d’années, cette procédure a graduellement remplacé les chirurgies traditionnelles efficaces, mais plus invasives.

Les bandelettes ont longtemps été présentées comme un traitement quasiment miraculeux et sans risque. Mais peu à peu des complications ont été documentées.

En 2011-2012, près de 20 000 Canadiennes se sont fait implanter des bandelettes pour un problème d’incontinence urinaire à l’effort, selon l’Institut canadien d’information sur la santé. Six ans plus tard, ce chiffre a chuté de moitié, à un peu moins de 11 000 pour une année.

Operation descente de vessie avec bandelette

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Une bandelette sous-urétrale transobturatrice comme celle implantée à Cynthia et une partie de l’équipement nécessaire à son installation

Photo : Radio-Canada / Martin Thibault

Que s’est-il passé?

En 2010 et en 2014, Santé Canada a publié des avis qui recommandent aux médecins d’informer leurs patientes des complications potentielles liées à ce dispositif médical. Les bandelettes peuvent notamment être responsables de perforation des organes ou des tissus, de troubles urinaires, de douleurs chroniques et de douleurs pendant les relations sexuelles.

Cela a eu un impact sur la popularité des bandelettes, estime l’urologue et chercheur canadien Blayne Welk. « Beaucoup de médecins ont changé leur discours à propos des risques potentiels des bandelettes. Les femmes font aussi leurs propres recherches maintenant et décident d’avoir recours à des traitements plus conservateurs », explique-t-il.

L’utilisation de pessaires, des dispositifs de support de l’urètre insérés dans le vagin, peut par exemple régler le problème de certaines femmes.

Le Québec en retard

Une douzaine de femmes qui se sont fait poser des bandelettes depuis 2011, par quatre urologues différents, ont indiqué à Enquête qu’elles n’avaient pas été informées des risques qui sont mentionnés dans les avis de Santé Canada.

Même chose pour Cynthia. Son dossier médical indique qu’on l’a informée des risques, mais elle affirme que son médecin ne lui a parlé que de ceux associés à la chirurgie et non ceux liés à la bandelette.

« Je l’aurais évalué si elle m’en avait parlé. En fait, je ne l’aurais pas fait, je n’aurais pas pris le risque. »

Un an après l’implantation de sa bandelette, Cynthia s’est mise à ressentir des douleurs dans les aines, le bassin, la région vaginale et la jambe droite. La situation s’est lentement détériorée. Cynthia a développé des douleurs chroniques et a dû cesser de faire du sport.

Pendant deux ans, elle a cherché l’origine de ses douleurs. Ni elle ni les médecins qu’elle a consultés n’ont pensé que la bandelette pouvait être en cause.

« On est vraiment en retard sur la prise de conscience ici à cause de la barrière de la langue. Les problèmes sont mieux connus au Canada anglais, aux États-Unis et en Europe », explique Cynthia.

Selon de vastes études publiées récemment au Royaume-Uni, environ 10 % des femmes expérimentent des complications dans les cinq années suivant l’implantation d’une bandelette et 5 % doivent se faire opérer de nouveau.

Haro sur les bandelettes au Royaume-Uni

Le mouvement de protestation anti-bandelettes est très actif au Royaume-Uni. La Britannique Kath Sansom, qui s’est fait implanter une bandelette en 2015, est l’une des leaders de ce mouvement. La raison : ce dispositif médical lui a ruiné la vie.

« Je suis passée en un temps record de mère de famille super athlétique à handicapée. »

La journaliste, devenue activiste, a fondé le groupe Facebook Sling the Mesh (Balance ta bandelette). Avec ses quelque 7000 membres, cette communauté virtuelle est devenue un groupe de pression efficace.

Après avoir mis sur pied une commission d’examen indépendante sur la sécurité des bandelettes, le gouvernement a suspendu en août dernier leur utilisation jusqu’à la mise en place de mesures visant à réduire les risques.

Le difficile choix de Cynthia

Depuis qu’elle a réalisé que ses douleurs étaient probablement causées par sa bandelette, Cynthia a été examinée par six médecins spécialistes.

Chacun avait un traitement différent à proposer : injections de cortisone pour soulager la douleur, physiothérapie pour détendre les muscles du bassin, retrait partiel ou total de la bandelette.

« Ça me fait vivre beaucoup d'insécurité. Je vais être honnête, je suis angoissée à savoir si je vais prendre la bonne décision », dit Cynthia

Le problème : les bandelettes n’ont pas été conçues pour être retirées. Il n’existe aucun consensus sur la façon de traiter les problèmes quand ils surviennent.

Avec le temps, la bandelette se couvre de tissus cicatriciels et peut se coller aux muscles, aux os et aux organes. La retirer peut causer des dommages irréversibles. De nombreux médecins qui posent ces bandelettes n’ont pas la compétence de les enlever lorsque cela s’avère nécessaire.

Joint par courriel, le fabricant de la bandelette de Cynthia, Johnson & Johnson, affirme que « les bandelettes améliorent la qualité de vie de la majorité des femmes ».

La bandelette sous-urétrale « est le traitement pour l’incontinence à l’effort qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études. Sachant que toute chirurgie comporte des risques, une discussion entre médecin et patiente pour soupeser les risques versus les bénéfices est d’une importance critique », ajoute la compagnie.

Au Canada, des actions collectives ont été autorisées contre les fabricants de bandelettes American Medical Systems et Boston Scientific. D’autres sont en attente d’autorisation contre les fabricants Covidien et Johnson & Johnson.

À voir

Regardez le reportage de l’émission Enquête sur les bandelettes d’incontinence.

Operation descente de vessie avec bandelette

Quelle est la durée de vie d'une bandelette urinaire ?

La durée de vie de la bandelette est en effet illimitée mais il peut survenir dans de rares cas des récidives à distance. Cette réponse ne remplace pas le diagnostic de votre médecin.

Quand poser une bandelette urinaire ?

Indications : dans quels cas la poser ? La bandelette de soutènement est un traitement proposé uniquement aux femmes qui souffrent d'incontinence urinaire d'effort. Elle est à l'inverse inutile, voire aggravante, pour les incontinences dites par urgenturie idiopathique.

Quelle opération pour remonter la vessie ?

La chirurgie du prolapsus (également communément appelé descente d'organes) consiste à remettre en place les organes (vessie, utérus et vagin, rectum) qui sont descendus trop bas dans le petit bassin.

Quels sont les inconvénients d'une descente de vessie ?

Quelles conséquences ? Les conséquences de la cystocèle sont essentiellement de l'ordre de la gêne et de l'inconfort : la sensation de boule dans le vagin peut gêner la marche, la station debout et les rapports sexuels. Aller à la selle ou uriner peuvent également devenir pénible.