Stress post-traumatique guérison

Stress post-traumatique guérison
L’état de stress post-traumatique peut survenir face à un évènement potentiellement mortel. ©freepik

Stress post-traumatique guérison

Cauchemars, flashbacks, détresse omniprésente… Autant de symptômes que l’état de stress post-traumatique génère. Confronté à un événement de peur intense voire d’une estime de soi bafouée sur le long terme, le vécu traumatique finit par envahir le quotidien de la personne. Dès lors, les souvenirs et ressentis douloureux reviennent sans cesse. Comme un cauchemar devenu réalité, impossible d’échapper à ces derniers.

Ainsi, face au désarroi ou à l’incompréhension de ses proches, la victime traumatisée s’effondre dans cette nouvelle réalité qui est la sienne. Culpabilité, honte et comportements à risque partagent désormais son quotidien. Pourtant, cette réaction de stress incomprise est rationnelle. Tentative désespérée du corps pour se protéger de la rupture, l’état de stress post-traumatique s’impose comme la seule manière d’éviter le pire. Retour sur ce syndrome avec l’aide de Jean-François Broux, psychologue spécialisé dans la prise en charge de traumatisme.

Etat de stress post-traumatique : un psycho-trauma

L’état de stress post-traumatique : un traumatisme à grande échelle

Victimes d’attentats ou d’agression sexuelle, soldats ou encore témoins de catastrophe naturelle, tous peuvent développer un état de stress post-traumatique. Si la majorité arrive dépasser le stress premier, certaines personnes restent « bloquées » sur l’événement traumatisant. Mais qu’est-ce qu’un traumatisme ?

Désigné comme l’impact psychologique vécu par une personne confrontée à l’image de sa propre mort, de celle d’autrui ou d’une situation synonyme d’effraction psychique, le trauma s’inscrit comme un véritable chamboulement de vie. En cas de continuité durable du stress généré, on parle d’un état de stress post-traumatique. Loin d’un simple stress physiologique, il témoigne d’une véritable réaction psychopathologique survenant dans les 6 premiers mois. Ainsi, pas besoin de connaître la mort pour la « voir ».

En effet, l’état de stress post-traumatique a pour origine un traumatisme resté « sans réponse ». Le traitement cérébral de l’information (du vécu) ne se fait pas, l’expérience subjective n’est pas mise en sens. Dès lors, les souvenirs de l’évènement tragique persistent et deviennent envahissants. La personne ne parvient plus à réguler ses émotions ni à maintenir un équilibre de vie. Confusions, sentiment d’impuissance et peur panique se mêlent.

Cependant, tous les traumatismes n’impliquent pas la survenue d’un stress post-traumatique. La résorption des symptômes liés au stress aigu des trois premiers mois ne peut être estimée à l’avance. Chaque personne est unique et le vécu subjectif peut être différent d’une personne à une autre. Certains guériront, d’autres développeront un syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Des symptômes invalidants

Dans certains cas, les personnes atteintes vivent un véritable calvaire au quotidien. Le souvenir traumatisant revient sans cesse, l’émotion ressentie reste suspendue dans le temps. Figés aux images d’horreur, de néant et de mort, ces ressentis deviennent obsessionnels au point de ne plus rien faire, de ne plus travailler, de ne plus aimer, de ne plus se reconnaître.

Ainsi, trois catégories de symptômes sont ainsi observées dans l’état de stress post-traumatique. Les souvenirs intrusifs sont généralement les plus déstabilisants : la personne replonge dans son souvenir et revit de manière involontaire les éléments marquants. Pour esquiver ces souvenirs, une conduite d’évitement est alors mise en place. Changer de lieu, se dérober à certains sons, esquiver certaines personnes font partie des conduites d’évitement généralement déployées. Enfin, dernier symptôme, l’hyperactivité neurovégétative caractérise les comportements d’hypervigilance, de sursauts exagérés, les troubles du sommeil ou l’irritabilité auxquels l’individu est soumis.

Le psycho-trauma complexe

Contrairement au traumatisme communément admis, le psycho-trauma complexe ne découle pas d’un seul événement traumatisant mais bien de plusieurs expositions répétées. La personne est soumise à un stress aigu durant plusieurs semaines voire plusieurs années. C’est notamment le cas des enfants victimes d’abus parentaux.

Cette forme spécifique de traumatisme laisse un état de stress post-traumatique d’autant plus insidieux et donc difficile à diagnostiquer. Les diverses manifestations de souffrance sont davantage perçues comme résultant d’une dépression ou d’une psychose. Ainsi, les scarifications, les épisodes d’agressivité ou de violence sont assimilés à d’autres troubles. Le sens même de ces actions, tentatives désespérées de faire disparaître les sensations intrusives, n’est souvent pas discerné.

Les mécanismes au cœur de ce syndrome

Comme tout autre trouble, l’état de stress post-traumatique possède une explication rationnelle. Les personnes atteintes ne sont ni folles ni dépressives. En effet, lors de l’événement traumatisant, le cerveau humain est soumis à un stress particulièrement intense. Stress responsable de nombreuses modifications cérébrales.

Pour cause ? L’« excès » de stress engendré. Si en temps normal le cerveau étudie avec intelligence la menace afin de déterminer la réaction à adopter, ici ce dernier ne parvient plus à confirmer la nature ou non dangereuse de l’événement. Réflexion et réaction ne sont plus rationnelles, laissant cette recherche de sens vide.

C’est pourquoi l’on dénote de nombreuses victimes d’agressions sexuelles en état de sidération au moment du traumatisme. Leur système de défense rationnelle est « en panne », n’entrainant ni cri, ni mouvement. À noter que ce phénomène de sidération se retrouve également pour d’autres types de traumatismes.

Suite à l’événement traumatique, les victimes cherchent sans cesse à attribuer un sens à ce qu’elles ont vécu. Une démarche compréhensible si l’on s’intéresse aux mécanismes sous-jacents du stress post-traumatique. En temps normal, lorsque le cerveau identifie une menace, il déclenche un signal d’alarme. Le corps se met à sécréter davantage d’adrénaline et de cortisol (hormone du stress), les rythmes cardiaques et respiratoires s’accélèrent. Une fois la menace éloignée, combattue ou jugée non fondée, ce signal d’alerte s’arrête. Cependant, dans le cas d’un état de stress post-traumatique, le moindre élément extérieur va déclencher ce processus d’alarme qui ne s’arrêtera jamais complètement. Ramenant sans cesse les victimes à leur passé.

Stress post-traumatique : soigner l’invivable

Habituellement spontanée, la résilience fait défaut à ce syndrome. Définie comme la reprise d’un nouveau processus de développement malgré le traumatisme, elle est essentielle pour « guérir » d’un tel choc. Cependant, dans l’état de stress post-traumatique, la mémoire revit sans cesse l’événement traumatisant sans arriver à s’en dissocier. Ainsi, un processus thérapeutique doit être mis en place pour vaincre l’image de la mort et faire preuve de résilience.

Psychothérapie, thérapie cognitivo-comportementale (TCC), EMDR, neurofeedback… Quel que soit le choix de la thérapie, la prise en charge est essentielle pour guérir du traumatisme. L’intervention précoce est fortement recommandée pour permettre d’éviter l’ancrage du traumatisme et ainsi un état de stress post-traumatique.

De même, la psychothérapie sensorimotrice tente de soigner cet état de stress post-traumatique. Basée sur le postulat d’une interaction cognitive, émotionnelle et physiologique, elle vise à soigner par le corps. En traitant les réactions sensorimotrices du traumatisme, les réactions cognitives et émotionnelles sont davantage faciles à soigner.

Enfin, si se reconstruire est avant tout une démarche individuelle, les relations affectives jouent un rôle primordial. La personne doit se sentir soutenue, entourée et ne doit pas être jugée. Réhumaniser la personne traumatisée, c’est lui garantir une base de sécurité et de partage.

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À SAVOIR

des cellules d’urgence médico-psychologique sont déployées Lors d’un événement potentiellement traumatisant à grande échelle. Contrairement aux thérapies sur le long terme, leur but est d’éviter la survenue d’un état de stress post-traumatique. C’est pourquoi leur intervention se fait très rapidement, dans les 24 premières heures pour une intervention immédiate.

Comment s'en sortir d'un traumatisme psychologique ?

Une consultation avec un psychologue ou un psychiatre spécialisé dans les psychotraumatismes est donc recommandée. Plusieurs méthodes peuvent être employées : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la désensibilisation par mouvements oculaires (EMDR) ou l'hypnose donnent de bons résultats.

Comment se comporter avec une personne atteinte d'un stress Post

Lui faire savoir que vous êtes disponible pour l'écouter s'il a besoin d'en parler..
Accepter que, pendant un certain temps, votre vie conjugale, familiale ou sociale puisse être chamboulée..
Lui manifester votre affection et votre compassion pour ce qu'il vit..

Comment se reconstruire après un choc émotionnel ?

Comment se reconstruire après un choc ?.
Commencer une psychothérapie..
Soigner la mémoire traumatique..
Soulager la souffrance avec un traitement..
Recréer du lien avec son corps..
Écrire et parler..
Retrouver confiance et estime..
Traiter les comorbidités..
Bien s'entourer..