Comment réconcilier croissance et écologie?

Maximilien Rouer, pr�sident du cabinet BeCitizen et inventeur de l'�conomie positiveTM, nous propose un avis d'expert sur la mise en pratique de ce mod�le qui allie croissance �conomique et restauration de l'environnement.

Aujourd'hui, la plupart des acteurs sont dans une dynamique de pr�servation de l'environnement, ce qui est d�j� bien. Et il serait tentant de s'en contenter. Mais �tant donn� le niveau de d�gradation du climat et des �cosyst�mes, il faut aller plus loin�: il faut le restaurer. La restauration implique d'avoir une autre vision de l'�conomie, plus ambitieuse�: innover dans la productivit� des ressources comme dans leur revalorisation, de telle sorte que le bilan net de la croissance aboutisse � un stockage de carbone, � une production nette d'�nergie et � une production/d�pollution nette d'eau, de sols et de mati�res premi�res ainsi qu'� la restauration de la biodiversit�.

L'�conomie positiveTM pour quels secteurs ?

Il existe trois �tats � l'�conomie (n�gative, neutre et positive) comme il existe trois �tats � la mati�re�(solide, liquide et gazeuse). Cette structuration �mergente de l'�conomie est r�cente (2005), en cons�quence les activit�s �conomiques de 2012 ont presque toujours un impact n�gatif sur l'environnement, c'est-�-dire des �missions de CO2, une consommation nette d'�nergie et de mati�res premi�res, la pollution des sols, de l'eau et de l'air.

L'"�conomie positive" s'applique donc � tous les secteurs aussi bien les transports que le b�timent, l'agriculture, l'�nergie ou encore les biens de consommation. Elle�d�sectorise l'environnement. Elle le passe d'une logique sectorielle � une logique mainstream et fait �voluer nos rep�res scientifiques, technologiques, �conomiques et financiers. Au point de questionner la vuln�rabilit� des mod�les d'affaires, des produits et des services existants. Nous parlerons ici d'un exemple de travail effectu� sur le bilan sant�, via les produits alimentaires.

La toxicit� chronique des aliments de tous les jours

Il y a quelques ann�es, les produits alimentaires �taient constitu�s exclusivement de mati�res premi�res agricoles. Ce n'est plus le cas, des centaines, des milliers de mati�res issues de la chimie s'y sont substitu�es en partie, sous la forme de liants, de colorants, de conservateurs, d'exhausteurs de go�ts, d'�paississants ou encore d'ar�mes. La liste des ingr�dients de nos produits de consommation est pass�e, � notre insu, de quelques lignes � une vingtaine de lignes.

Pour quelle raison�? Pour r�duire les co�ts. Le consommateur qui jusqu'ici en tirait un b�n�fice, commence � s'inqui�ter des cons�quences de ces substitutions sur sa sant�, � juste titre. Une multitude de ces produits chimiques sont reconnus comme �tant toxiques (canc�rig�nes, mutag�nes, reprotoxiques, perturbateurs hormonaux et neurod�g�n�ratifs) ou font encore l'objet de controverses soci�tales.

En mai 2011, les d�put�s ont vot� une proposition de loi visant � interdire les phtalates, alkyph�nols et parab�nes. Quant au S�nat, il a adopt� une loi � l'automne 2011, visant l'interdiction de l'utilisation du bisph�nol A dans les biberons. Le grand pr�c�dent non alimentaire sur le sujet de la toxicit� chronique est l'amiante1, dont les premiers morts cliniques ont �t� diagnostiqu�s en Angleterre en 1898. Sa premi�re interdiction vient des Etats-Unis. En France elle date seulement de 1996.

La nouvelle composition des produits alimentaires pourrait donc rendre malade en raison de leur toxicit� chronique. Cette toxicit� est un sujet �mergent illustr� par l'accumulation de micro voire pico doses toxiques (illustr� r�cemment dans les m�dias avec les PCB, pesticides, m�taux lourds�) dans l'organisme pendant des ann�es.

La grande distribution peut aider � revenir � des produits sains

Les achats de ��marques distributeurs�� (MDD) par les fran�ais ne cessent d'augmenter. En janvier 2012, ils repr�sentent 35% des ventes de la grande distribution. Etant donn�e l'�tonnante composition de certains produits, les distributeurs font face � une nouvelle responsabilit�. Cette responsabilit� tient, d'une part, � la quantit� des produits vendus et, d'autre part, � leur diversit�. Aujourd'hui, une famille peut en effet se nourrir du petit d�jeuner au d�ner avec une seule marque�: celle du distributeur.

Cette responsabilit� grandissante coupl�e � un besoin de diff�renciation a incit� Syst�me U, par exemple, � retrouver la qualit� intrins�que de ses produits. Les ingr�dients controvers�s (plus d'une centaine dont l'aspartame, bisph�nol A, huile de palme �) seront progressivement �limin�s afin de retrouver un go�t authentique et �liminer les risques de sant� publique. Le produit doit redevenir ��sain��.

Ce type de d�marche n�cessite de la part des enseignes un changement de positionnement radical, souvent impuls� au plus au niveau de l'entreprise. Le travail doit aboutir � des produits respectueux de l'environnement, qualitatifs d'un point de vue nutritionnel et gustatif. La r�conciliation entre environnement, sant� et croissance constitue, d�j� aujourd'hui, un avantage concurrentiel pour certaines entreprises.

1 Lire le dossier Actu-Environnement
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/amiante/amiante.php4

Comment concilier la croissance économique et l'environnement ?

Utilisation d'énergies renouvelables, innovations techniques pour consommer moins, recycler les déchets, ne plus polluer… l'économie qui prend soin de l'environnement est un nouveau modèle qui permet de répondre aux besoins de tous les humains dans l'immédiat, et tout en assurant l'avenir.

Est

Pourtant, on peut envisager des pistes permettant de concilier croissance économique et développement durable. D'autant que les gouvernements de la planète semblent décidés à mettre en œuvre des solutions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Quel est le lien entre la croissance et le développement durable ?

La croissance économique conduit à l'épuisement progressif de certaines ressources naturelles non renouvelables. Si le processus se poursuit, il faudra trouver de nouvelles sources d'énergie et de nouveaux modes de consommation et de production pour assurer leur développement.

Quelles sont les principales limites écologiques à la croissance ?

Les limites écologiques de la croissance économique. La croissance a favorisé l'augmentation du niveau de vie, comme vous l'avez vu dans le premier chapitre, mais aussi le développement d'activités notamment industrielles dévoreuses d'énergie, de matières premières et de surcroît souvent polluantes.