En quoi la Russie d'Asie est-elle une périphérie ? 1. Un gigantesque espace riche en matières premières a. Un espace immense à l'est de l'Oural La Russie d'Asie s'étend sur environ 13 millions de km2, soit 70 % de la superficie du pays. Elle représente huit fuseaux horaires d'Ouest en Est et 4 000 km du nord au sud. b. D'énormes ressources La Sibérie possède la plupart des matières premières russes. Elle concentre en effet 70 % du pétrole, 65 % du gaz, la moitié du charbon et une part importante des diamants, de l'or, du nickel et du bois produits par la Russie. 2. Un potentiel peu ou mal exploité a. De fortes contraintes naturelles Des distances gigantesques, un climat continental et froid, des sols souvent pauvres et marécageux (notamment dans la taïga) et de hautes montagnes dans le Sud (Altaï) et l'Est sont des contraintes majeures pour les hommes vivant dans cette région. b. Un peuplement disparate Avec seulement 40 millions d'individus, la Sibérie a une densité de population de 3,6 habitants/km2. Les contraintes naturelles rendant l'agriculture très difficile et l'histoire (colonisation russe tardive des terres de l'Est) expliquent ce caractère désertique. Hier peuplée de déportés travaillant dans les goulags et de pionniers, seuls les seconds demeurent à présent. De moins en moins nombreux, ils préfèrent aller travailler en Russie d'Europe.
c. Des problèmes préoccupants se posent L'exploitation désordonnée des ressources de la région a causé de graves dommages à l'environnement : pluies acidifiées, pollution par les nitrates, érosion des sols.... 3. Des contrastes régionaux importants a. Le Grand Nord Les contraintes extrêmes du Nord de la Sibérie et des régions arctiques expliquent la quasi-impossibilité d'y faire de l'agriculture et les problèmes de transports. Déserte, cette région est pourtant riche de ses réserves de matières premières : c'est un espace en réserve. b. Le Sud de la Sibérie Préservée des froids du Grand Nord, cette zone est davantage peuplée. Malgré de hautes montagnes, la voie ferrée du Transsibérien relie Moscou à Vladivostok. Quelques centres industriels (Omsk, Novossibirsk...) ponctuent son tracé. c. Vladivostok et la façade Pacifique Le port de Vladivostok et toute la région autour bénéficie d'une ouverture maritime sur l'océan Pacifique. La proximité du Japon, de la Corée et de la Chine dynamise cette interface. L'essentiel La Russie d'Asie est une région périphérique puisqu'en raison notamment de fortes contraintes naturelles (climat, distances...), elle n'est presque pas exploitée. Pourtant, c'est dans ces espaces immenses que se trouve la majeur partie des ressources de matières premières russes. Mais trop peu de gens y habitent, ce qui rend l'exploitation difficile. On peut cependant distinguer le Grand Nord de la Sibérie, qui est un espace peu propice au peuplement et au développement, du Sud de la Sibérie ainsi que la façade pacifique, davantage exploitées. Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours ! La Russie est le plus grand pays du monde avec 17,1 millions de km2, au milieu particulièrement contraignant (climat, pergélisol). L'histoire la place dans une position particulière eu égard à la mondialisation. Celle-ci se définit comme un processus libéral, capitaliste, qui a pris un essor très fort après la Seconde Guerre mondiale, au moment même où l'expérience communiste dans sa version
soviétique et stalinienne touche ce qui est alors l'URSS. La Russie s'intègre dans la mondialisation libérale à la chute de l'URSS en 1991, qui représente la fin de la voie alternative qu'avait constituée le « bloc de l'Est », avec ses propres dynamiques d'échanges de produits et de personnes. Dans quelle mesure la Russie parvient-elle à s'intégrer dans la mondialisation ? I. La Russie, un pays émergent ?L'entrée dans le monde capitaliste ne s'est pas
faite sans bouleversements, en particulier dans le cadre de la « thérapie de choc » menée par E. Gaïdar, ministre des Finances puis Premier ministre à partir de 1992. Ces conséquences, que l'auteure S. Aleksievitch a contées dans La Fin de l'homme rouge, sont encore durement ressenties par une partie de la population (diminution de l'espérance de vie dans les années 1990, pauvreté). La géographie économique classique place la Russie dans les BRICS, les pays
émergents. Sa trajectoire nationale apparaît originale en ce qu'il s'agit de la résurgence d'une puissance. Lors de la guerre froide, la puissance soviétique s'appuyait sur les « pays frères » du bloc de l'Est. Elle s'exprimait par sa place au sein du Conseil de sécurité de l'ONU comme membre permanent et par ses capacités militaires. L'organisation économique interne de ce bloc reposait sur un partage des tâches et des productions qui n'a pas résisté à l'entrée dans
le modèle capitaliste.
Vue de Moscou
II. La Russie, un acteur politique et économique originalEn plus des hydrocarbures qui offrent une intégration dans la mondialisation à certains territoires, la présence de fortes ressources minières joue un rôle important. L'exploitation en fut autrefois confiée, à l'Est, au complexe répressif du Goulag, ainsi celle de l'or, extrait dans les camps de la Kolyma. Le nickel, le platine et le cobalt sont aujourd'hui au cœur du projet
économique de développement de l'Est, autour d'entreprises dominantes à l'échelle mondiale. L'entreprise Norilsk Nickel est spécialisée dans la production de nickel et de palladium et EuroChem exploite les phosphates pour sa production d'engrais. Zoom sur…L'intégration régionale apres l'urss À l'URSS succède la Communauté des États indépendants (CEI) en 1991, rassemblant la Russie et d'anciennes républiques de l'Union soviétique comme l'Azerbaïdjan ou le Kirghizistan. Cette alliance originale ne fonctionne que partiellement, ne produisant que peu de normes réellement appliquées. Elle se démarque par la prépondérance de l'entité russe en son
sein. Les pays souhaitant se dégager de son influence ont d'ailleurs pris soin de sortir de la CEI, comme la Géorgie en 2009 et l'Ukraine en 2018. Une tentation impériale dans la mondialisation ? La Russie a pour particularité, à l'échelle de l'Europe, d'avoir construit au xixe siècle une colonisation contiguë de son territoire vers l'Est, le Far East de la Sibérie ayant été progressivement conquis depuis le xvie siècle. La géopolitique du pouvoir
russe se caractérise actuellement par le durcissement des relations avec l'Occident : les États-Unis sont identifiés comme une menace, appuyée sur le continent européen par l'UE. La multiplication des exercices mobilisant plusieurs dizaines de milliers de soldats à l'Ouest et l'arsenal militaire conventionnel et nucléaire sont perçus comme des signes de défiance. La mobilisation de troupes de l'OTAN pour réaffirmer l'alliance envers les pays baltes fait notamment craindre l'émergence d'une
nouvelle « guerre froide ». |