Quand s arrête les nausées de grossesse

C'est courant : au début de leur grossesse, les femmes souffrent de nausées et de vomissements. En majorité, ces nausées sont très désagréables mais sans danger pour la santé de la future maman et celle du bébé. Elles disparaissent le plus souvent seules passé le premier trimestre de grossesse. Mais dans moins de 3% des cas, ces nausées matinales de la grossesse prennent une forme beaucoup plus grave : c'est ce qu'on appelle l'hyperemesis gravidarum (ou hyperémèse gravidique). En grec, hyper veut dire en excès, emesis vomissement, et gravidas grossesse), et c'est de cette affection dont a souffert Kate Middleton lors de sa grossesse.

Les symptômes de l'hyperemesis gravidarum

Les symptômes de l'HD sont importants et nécessitent une hospitalisation de la future maman. Comment les identifier ? « On constate une forte déshydratation, une perte de potassium et de poids », résume le Dr Christian Jamin, gynécologue et endocrinologue à Paris. Or, il n'est pas normal de perdre du poids en début de grossesse : cela signifie que la maman perd de l'eau, ne s'alimente plus. Résultat : elle et son bébé peuvent se trouver en danger. Cela ne s'arrête donc pas aux nausées et vomissements,  mais aussi à une déshydratation, constipation, déséquilibre des niveaux d'hormones dans l'organisme, dommages au foie et aux reins...

Et les conséquences nombreuses : sentiments de dépression, des difficultés dans son couple, et des inquiétudes pour la santé de l'enfant à naître... Il se peut que la patiente soit isolée dans le calme et dans le noir coupée de tout contact extérieur, peut-on lire sur le site du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof). En France, l'hospitalisation est décidée "lorsque la perte de poids atteint trois kilos et qu'il y a des signes de déshydratation", explique le Pr Pierre Mares, professeur de gynécologie-obstétrique au CHU de Nîmes (sud de la France), à l'AFP. Ce dernier a également précisé que "tout rentre généralement dans l'ordre" après le premier trimestre de la grossesse.

Quelles sont les causes de l'hyperemesis gravidarum ?

Difficile de connaître l'origine de l'hyperémèse gravidique. Plusieurs pistes sont avancées par les professionnels de santé.  La première : des facteurs psychiques à l’instar d’un caractère anxieux, d’une grossesse non désirée... Mais pour le Dr. Jamin, il est essentiel ne pas culpabiliser les futures mamans en leur disant que tout se passe dans la tête. « J'ai l'exemple d'une maman qui n'était absolument pas de nature stressée. L'hyperemesis gravidarum est une vraie pathologie », insiste-t-il.

Deuxième piste avancée : les hormones, évidemment ! Pour certains, une forte sensibilité à « l'excès d'œstrogènes produit pendant la grossesse » serait à l’origine de ces nausées trop violentes. Selon une autre étude citée par le Huffington Post, certains facteurs génétiques pourraient favoriser l'hyperemesis gravidarum, dont les facteurs peuvent être aggravés par la faim, la fatigue, certaines odeurs, le régime alimentaire, et certains compléments alimentaires prénatals, notamment ceux qui contiendraient du fer. Enfin, une pathologie thyroïdienne pourrait aussi en être la cause. « L'hormone HCG stimule la thyroïde. En début de grossesse, certaines femmes vont souffrir de nausées très violentes en raison d'une plus forte hyperthyroïdie que les autres », continue le gynécologue.

Hyperemesis gravidarum : quels sont les traitements possibles ?

Pour traiter les vomissements en cas d’hyperémèse, on a recours, en première instance, à un traitement médicamenteux. Puis, « à un certain stade, il est possible que la maman soit hospitalisée afin d'être placée à l'abri du stress (qui est un facteur aggravant). On la met dans la pénombre et on la réhydrate avec un liquide électrolytique (riche en sodium, potassium, calcium, magnésium...) », conclut le gynécologue. Ce fut notamment le cas de Kate Middleton qui avait dû être hospitalisée lors de sa première grossesse ultra-médiatisée. La Duchesse avait ainsi profité d'une pause médiatique salvatrice... Mais heureusement, seule une infime partie des futures mamans atteintes de ce trouble passe par la case hôpital, ce dernier passant généralement de lui-même au courant du deuxième trimestre de grossesse ! Allez, courage Kate, mais surtout courage à vous !

Avoir des nausées ou des vomissements au premier trimestre de gestation réduit de plus de 50 % le risque de fausse couche.

Quatre femmes sur cinq souffrent de nausées ou de vomissements au cours de la grossesse. Souvent très mal vécus, et parfois nécessitant une hospitalisation (1% des cas), ces symptômes ne sont pas forcément un signe inquiétant, nonobstant le handicap qu'ils représentent pour la vie quotidienne de la future maman.

Selon une étude menée sous la houlette des Instituts nationaux de la santé américains (NIH), ils seraient même un bon signe car ils s'accompagnent d'une réduction du risque de fausse couche au cours du premier trimestre de grossesse qui atteint 55% lorsqu'il y a des nausées et 81% si elles sont accompagnées de vomissements!

Il y a deux ans, des chercheurs canadiens avaient déjà publié une analyse en ce sens, dans la revue Reproductive Toxicology, après avoir passé en revue toute la littérature scientifique existant sur le sujet, mais ils avaient relevé de nombreux biais dans les travaux publiés.

C'est ce qu'ont voulu éviter le Dr Stefanie Hinkle et ses collègues des universités de l'Utah (États-Unis) et de Haïfa (Israël). Ils ont donc soigneusement tenu compte des autres facteurs connus pour accroître le risque de fausse couche tels que l'âge, le stress, le manque d'activité physique, le surpoids, la consommation d'alcool, de caféine, de tabac ou d'autres causes inquiétantes.

Car l'apparition de nausées ou vomissements au cours de la grossesse n'est pas toujours anodine. Elle peut par exemple indiquer une anomalie chromosomique (trisomie 21 et autres) ou une grossesse multiple. Des situations qui contribuent à augmenter le taux de bêta-HCG, l'hormone produite par le placenta (et celle qui est recherchée par les tests de grossesse).

Un pic vers neuf semaines de gestation

«La théorie est que la bêta-HCG peut stimuler la production d'œstrogènes par les ovaires, et les œstrogènes sont connus pour favoriser des nausées et des vomissements», explique le Dr Jennifer Niebyl, de l'université de l'Iowa, dans un article du New England Journal of Medicine. «Les nausées débutent dans les quatre semaines qui suivent les dernières règles chez beaucoup de patientes, ajoute le Dr Niebyl. Le problème atteint typiquement un pic approximativement à neuf semaines de gestation, 60% des cas se résolvent à la fin du premier trimestre et 91% à la vingtième semaine.»

C'est la même tendance à l'amélioration au deuxième trimestre qu'ont observée le Dr Hinkle et ses collègues dans leur étude publiée dans le Jama Internal Medicine. Ils ont décortiqué le devenir de 797 femmes ayant commencé une grossesse parmi un groupe de 1228 femmes âgées de 18 à 40 ans qui cherchaient à y parvenir. Des femmes à risque accru de fausse couche car elles en avaient déjà fait au moins une dans le passé.

Un quart de ces grossesses (188 cas) s'est à nouveau terminé par une fausse couche, notent les auteurs, généralement au premier trimestre (176 sur 188), parfois avant même qu'elle ne soit décelable par des symptômes. Une fois sur trois (55 cas), en effet, la perte de l'embryon s'est produite autour de la période de conception.

Des symptômes répandus

L'un des intérêts de l'étude est d'avoir demandé aux femmes qui y participaient de noter chaque jour leurs symptômes éventuels dans un livret, en sus des analyses d'urine et tests de grossesse quotidiens. Cela a permis aux chercheurs de remarquer que «les nausées avec ou sans vomissements étaient des symptômes répandus, même dans les premières semaines de grossesse. Par exemple, environ une femme sur cinq signalait des symptômes avant même d'avoir un test de grossesse positif».

Reste à comprendre par quel mécanisme des troubles aussi fréquents que gênants pourraient «protéger» la grossesse en cours. Les auteurs se demandent si les nausées et les vomissements ne sont pas tout simplement les marqueurs d'un placenta viable: «Ainsi moins de nausées et de vomissements pourraient signaler une grossesse compromise, avec moins d'hormones pour les déclencher.»

LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE:

Vrai ou faux? 12 idées reçues sur les interdits pendant la grossesse 

Polémique autour de la création annoncée d'un délit d'entrave numérique à l'IVG 

Le stress prénatal affecte l'espérance de vie 

Quand disparaissent les nausées de grossesse Forum ?

Les nausées et les vomissements débutent, dans la plupart des cas, entre 3 et 9 semaines de grossesse et disparaissent le plus souvent à la fin du premier trimestre. En revanche, certaines femmes peuvent souffrir de cet inconfort jusqu'à la 20e semaine et dans de très rares cas, jusqu'à l'accouchement.

Est

Non, mais c'est fréquent. Au premier trimestre, 70 % de femmes enceintes disent souffrir de nausées et/ou de vomissements. Passés les trois premiers mois, 20 % d'entre elles les supportent encore tant bien que mal.

Est

Selon une étude menée sous la houlette des Instituts nationaux de la santé américains (NIH), ils seraient même un bon signe car ils s'accompagnent d'une réduction du risque de fausse couche au cours du premier trimestre de grossesse qui atteint 55% lorsqu'il y a des nausées et 81% si elles sont accompagnées de ...

Comment ne pas avoir de nausées pendant la grossesse ?

Le gingembre : l'allié anti-nausées ! Le gingembre est connu pour faire des miracles sur les nausées de grossesse. Il est possible de le consommer sous forme de gélules mais vous pouvez également le prendre en tisane en râpant vous-même du gingembre frais dans de l'eau bouillante.