Extinction des espèces à cause de lHomme

La vie sauvage est en grand danger. Une étude WWF rapporte qu'entre 1970 et 2016, les populations de vertébrés ont chuté de 68 % dans le monde. En cause : les activités humaines. L'ONG affirme qu'il est possible d'inverser le déclin de la biodiversité d'ici à 2050

L’ONG WWF a publié jeudi 10 septembre son dernier rapport Planète vivante sur l’état de la biodiversité mondiale. Le constat est alarmant puisqu'en 50 ans, les deux tiers des animaux vertébrés - oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles - ont disparu.

Les pertes montent à 84% pour les espèces d'eau douce (poissons, oiseaux, amphibiens, mammifères...). Et certaines régions paient un tribut particulièrement lourd: les zones tropicales d'Amérique centrale et latine ont ainsi subi un effondrement de 94%.

La cause principale de cet effondrement est l’homme avec le braconnage, l’agriculture intensive, l’usage de pesticides, la destruction de l’habitat naturel mais ausi le réchauffement climatique.

Sur le site de 20 minutes, Véronique Andrieux, directrice générale de WWF France, estime par exemple qu'en France, "le moineau domestique a connu une baisse de 60 % de sa population depuis 1960 et la tortue luth de Guyane a quasiment disparu en raison du braconnage de ses œufs, des collisions, de l’érosion des plages, des captures accidentelles". Elle cite aussi, à l’international, les gorilles des plaines orientales, en déclin de 87 % en République démocratique du Congo.

Entre 1970 et 2016, 68% de cette faune sauvage a disparu, selon l'Indice planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans par le WWF. La cause principale est la destruction d'habitats naturels selon ce rapport #AFP pic.twitter.com/Wzhdh6dGLU

— Agence France-Presse (@afpfr) September 10, 2020

La pandémie de Covid-19 est liée à notre modèle de production

32 000 plantes et animaux figurent sur la liste rouge des espèces au bord de l’extinction. Ce déclin doit nous interpeller martèle Véronique Andrieux sur le site du Monde. "Il doit résonner tout particulièrement cette année, alors que les racines de la pandémie de Covid-19 sont liées à notre modèle de production et de consommation et à la crise écologique."

Restaurer la biodiversité

WWF assure pourtant qu'il est possible d'inverser le déclin de la biodiversité d'ici à 2050. L'ONG a travaillé depuis plusieurs années avec un consortium d'universités, d'associations et d'organisations pour modéliser les voies capables de restaurer la biodiversité.Cette modélisation a été publiée mercredi dans la revue Nature.

Pour y parvenir, il faudra en même temps protéger efficacement 30 % des zones terrestres contre la déforestation notamment, revoir complètement le système de production agricole pour l'amener vers une transition agro-écologique et aussi baisser de moitié notre consommation de protéines animales. "C'est, prévient le directeur des programmes du WWF France Arnaud Gauffier dans les Echos, le seul moyen identifié pour arriver à redresser la courbe."

Extinction des espèces à cause de lHomme

  • Une nouvelle étude montre que les activités humaines telles que la chasse excessive, la perte d’habitat et les incendies ont contribué au déclin de plus de 56 % des espèces dans les assemblages de mammifères des tropiques d’Amérique.
  • L’étude s’est basée sur des inventaires d’espèces animales dans plus de 1 000 sites d’étude néotropicaux tirés de travaux publiés ces 30 à 40 dernières années, dont les données remontent à l’époque de la colonisation européenne des tropiques d’Amérique.
  • Selon l’étude, les régions de l’Amazonie et du Pantanal sont considérées comme relativement « intactes du point de vue de la faune », mais les incendies qui sévissent dans ces régions pourraient avoir un effet néfaste sur cette dernière et son habitat.
  • Les chercheurs espèrent que leurs résultats permettront d’optimiser les politiques de conservation, notamment grâce à une meilleure gestion et un meilleur contrôle des zones protégées existantes, et des efforts pour endiguer la chasse illégale, la déforestation et les incendies.

Une nouvelle étude met en lumière les impacts préjudiciables que les activités humaines ont eues sur la faune dans la région néotropicale durant les 500 dernières années.

L’étude, publiée le 15 septembre sur Nature Scientific Reports, a révélé que plus de 56 % des espèces dans les assemblages de mammifères, ou groupes d’espèces qui coexistent, vivant dans les Néotropiques se sont éteintes depuis les années 1500, à peu près à la période où la colonisation européenne a débuté. Les plus grosses pertes ont été observées chez les espèces d’ongulés telles que le tapir du Brésil (Tapirus terrestris) et le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari).

Extinction des espèces à cause de lHomme
Pécari à lèvres blanches. Image par Bernard Dupont / Wikipedia Commons.

Les humains sont en grande partie responsables de cette vaste disparition de la faune, ou défaunation, selon l’étude. La chasse excessive, la perte d’habitat, les incendies intentionnels ou accidentels et l’introduction d’espèces invasives sont notamment en cause.

Bien que la faune et l’habitat aient baissé de manière constante depuis le XVIe siècle, les pertes se sont accentuées ces 50 dernières années d’après Carlos Peres, co-auteur de l’étude et professeur d’écologie de la conservation tropicale à l’Université d’East Anglia (UEA), au Royaume-Uni.

« Il y a une forte augmentation de la perte d’habitat, qui coïncide plus ou moins avec la construction de la première grande route reliant l’Amazonie au reste du Brésil », a déclaré C.Peres à Mongabay. « Comme vous le savez, l’Amazonie était isolée du reste du Brésil jusqu’en 1971. Il s’agit d’une date clé en matière de déforestation tropicale. »

L’étude, menée par les chercheurs de l’UEA et de l’Université de São Paulo (USP), s’est basée sur des inventaires d’espèces animales de 1 029 sites d’étude néotropicaux dans 23 pays, allant du Mexique au Chili, en passant par l’Argentine. Ces inventaires ont pour la plupart été publiés dans les 30 à 40 dernières années, mais les données remontent à l’époque de la colonisation européenne.

Extinction des espèces à cause de lHomme
Jeune ouistiti sauvage mâle dans la région du Pantanal. Image par Tambako the Jaguar / Flickr.

Au final, les chercheurs ont constaté que les pressions anthropiques, notamment la perte d’habitat et la chasse excessive, étaient les causes principales de l’extinction d’espèces locales et de la « réduction de l’assemblage », qui fait référence à la diminution de la taille dans chaque assemblage de mammifères.

« Lorsqu’une espèce donnée disparaît d’un assemblage, cela ouvre un espace écologique et entraîne une défaillance dans le fonctionnement des écosystèmes », a expliqué Juliano Bogoni, auteur principal et chercheur post-doctorant à l’UEA, dans un courriel à Mongabay. « Par exemple, la perte d’une espèce frugivore de grande taille compromet le processus de dispersion des graines, la régénération des forêts et les changements des dynamiques « phytodémographiques » (c’est-à-dire la dynamique de composition des forêts et la dominance des arbres). La perte d’un grand prédateur altérera le contrôle descendant (top-down) de ses proies ou favorisera les défaillances dans le contrôle des réservoirs de maladies. Lors de l’extinction d’espèces locales, l’écosystème perd également leur diversité génétique et leurs rôles écologiques (soit la diversité fonctionnelle). »

C.Peres, qui étudie la chasse de subsistance et la chasse commerciale dans les tropiques d’Amérique depuis 40 ans, a déclaré avoir été surpris par les résultats.

Extinction des espèces à cause de lHomme
Un coati dans les zones humides du Pantanal. Image par Tambako the Jaguar / Flickr.

« Dans le cadre de mes recherches sur la faune, je me suis rendu sur plus de sites en Amazonie brésilienne que tout autre biologiste ayant jamais vécu, qu’il s’agisse de personnes vivantes ou non », a déclaré C.Peres. « Mais j’ai l’habitude de voir des endroits où seules les espèces de grande taille ont disparu. Ce que notre étude met en évidence, c’est qu’un grand nombre d’espèces locales se sont éteintes, y compris des espèces de taille moyenne. »

Les chercheurs espèrent que leur étude permettra d’orienter les efforts de conservation dans les Néotropiques, en particulier dans la région de l’Amazonie et dans les zones humides du Pantanal, qui sont encore considérées comme « intactes du point de vue de la faune ». En revanche, des régions telles que la forêt atlantique brésilienne et la Caatinga se sont tellement dégradées qu’elles sont désormais considérées comme des « écosystèmes vides », selon l’étude.

J.Bogoni explique que les futurs efforts de conservation devraient inclure « une mise en œuvre et une application efficaces de lois dans les zones protégées existantes, et la réduction de la pression politique exercée pour déclasser ou réduire ces zones. ». De plus, il déclare que des mesures doivent être prises afin de mettre un terme à la chasse illégale, à la déforestation et aux incendies provoqués par l’homme.

Bien que le travail de conservation puisse contribuer à protéger les biomes encore intacts de l’Amazonie et du Pantanal, les incendies qui sévissent actuellement dans ces régions auront un effet dévastateur sur la faune et son habitat, a expliqué C.Peres. Il a ajouté que la région du Pantanal est touchée de manière particulièrement forte puisqu’elle n’est « pas vraiment destinée à brûler ».

Extinction des espèces à cause de lHomme
Trois capybaras sur une plage dans la région du Pantanal. Image par Tambako the Jaguar / Flickr.

« Le Pantanal n’a pas réellement brûlé depuis de très nombreuses années », a déclaré C.Peres. « Dès lors, il y a une grande quantité de biomasse, beaucoup de combustible. Les gens signalent […] un grand nombre de carcasses et des taux de mortalité élevés. Les incendies du Pantanal sont vraiment très graves […] et ils ne sont pas encore maîtrisés. Certains disent qu’il pleuvra la semaine prochaine, mais nous ne savons pas si la pluie viendra. »

Alors que les résultats de l’étude indiquent clairement que les hommes ont contribué à la déforestation des Néotropiques à grande échelle, cette dernière se termine par un appel à l’action, et offre une bribe d’espoir.

« Les hominiens et les autres mammifères coexistent depuis les temps où les premiers chasseurs du paléolithique se servaient d’outils en pierre, il y a 3 ou 4 millions d’années », écrivent les auteurs. « Les pertes de biodiversité au cours de cette longue période ne se sont accélérées que récemment, pour atteindre une vitesse fulgurante depuis la révolution industrielle. Assurons-nous que la plus grande part de cet appauvrissement appartient au passé plutôt qu’au futur, sans quoi les perspectives pour les mammifères néotropicaux seront toujours plus sombres. »

Citations:
Bogoni, J. A., Peres, C. A., & Ferraz, K. M. (2020). Extent, intensity and drivers of mammal defaunation: A continental-scale analysis across the Neotropics. Scientific Reports, 10(1). doi:10.1038/s41598-020-72010-w

Image de bannière : Un jaguar qui nage. Image par Tambako The Jaguar / Flickr.

Elizabeth Claire Alberts est rédactrice pour Mongabay. Suivez-la sur Twitter : @ECAlberts.

 
Article original: https://news.mongabay.com/2020/09/500-years-of-species-loss-humans-drive-defaunation-across-neotropics/

Quelles sont les 5 causes de l'extinction des espèces ?

Les causes de la disparition des animaux.
La destruction de l'habitat naturel, l'une des causes les plus importantes de la disparition des animaux..
Le braconnage : la deuxième cause de la disparition des animaux..
La pollution des eaux..
Le réchauffement climatique..
La surexploitation..

Qu'est

De multiples causes peuvent être impliquées : une destruction d'habitat, une inadaptation au milieu, une pollution, une compétition avec une espèce invasive, la prédation, etc.

Quelles sont les 5 extinctions de masse ?

Extinction massive : il faudra jusqu'à 7 millions d'années pour s'en remettre !.
Extinction de l'Ordovicien. Quand : il y a environ 445 millions d'années. ... .
Extinction du Dévonien. Quand ? : il y a environ 360 à 375 millions d'années. ... .
Extinction du Permien. ... .
Extinction du Trias. ... .
Extinction de Crétacé.

Quelles sont les principales causes d'accélération des extinctions des espèces ?

On trouve, dans l'ordre :.
l'utilisation des terres (agriculture, déforestation);.
l'exploitation directe des ressources (pêche, chasse);.
le changement climatique;.
les pollutions;.
les espèces invasives..