Vent de panique sur les march�s financiers. Plomb�s par l'inflation am�ricaine, la quasi-totalit� des indices boursiers ont vir� au rouge ce lundi. La baisse va-t-elle durer�? Faut-il tout vendre avant qu'il ne soit trop tard�? Comment prot�ger votre portefeuille�? D�cryptage.
Apr�s une fin de semaine morose, la d�b�cle du CAC40 s'est poursuivi ce lundi. L'indice phare de la place de Paris a cl�tur� la s�ance � 6 022 points, en baisse de -2,67%. Tous les secteurs semblent touch�s, et environ 85% des valeurs s'affichent en repli. M�me son de cloche outre-atlantique�: le Dow Jones a abandonn� 2,76%, tandis que le Nasdaq a chut� de plus de 4%.
En cause�: l'acc�l�ration de l'inflation aux Etats-Unis. Au mois de mai, la hausse des prix atteint en effet 8,6% sur le territoire am�ricain. Soit son plus haut niveau depuis 40 ans. Interrog�s par Bloomberg, les analystes tablaient plut�t sur une inflation � 8,3%, stable par rapport au mois d'avril. Pour les march�s, la pilule a du mal � passer.
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L'�tau se resserre
Car depuis la crise de 2008, les banques centrales injectent en continu de l'argent pour soutenir l'�conomie mondiale. Or cet afflux massif de liquidit�s, et l'environnement de taux bas qui l'accompagne, ont largement contribu� au dynamisme des actions, des cryptomonnaies et de l'immobilier. Mais la donne est en train de changer.
��En 2018, on avait d�j� vu � quel point les march�s financiers et les banques centrales sont interd�pendants��, pointe Nicolas Ch�ron, strat�giste chez Zonebourse.com. A l'�poque, l'�conomie mondiale a repris des couleurs, et les banques centrales d�cident de remonter leurs taux d'int�r�ts. Aussit�t, c'est la panique��. En quelques semaines, les march�s perdent -25%. Bilan, les banquiers centraux d�cident de faire machine arri�re. Mais ��aujourd'hui, on ne peut plus faire �a��, observe Nicolas Ch�ron. Car face � l'inflation galopante, les banques centrales n'ont pas d'autre choix que de relever leur taux. Et ce, m�me si les march�s baissent.
Alors faut-il tout vendre avant qu'il ne soit trop tard�? Pas n�cessairement. Mais ��pour l'instant, la prudence est de mise��, r�pond Nicolas Ch�ron. Car le pire reste peut-�tre � venir. ��Pour qu'un point bas soit �mis sur un march�, il faut que ce march� capitule. Et pour cela, il faut de la peur, une forte baisse des cours, et des volumes historiques. Pour le moment, on n'a pas encore ces trois ingr�dients��, reprend l'expert. R�sultat�? ��On ne sait pas si nous sommes en train de vivre une correction l�gitime pour ensuite mieux repartir, ou si nous sommes au d�but d'un march� baissier qui pourrait durer 12, 18 voire 24 mois��.
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Vers une quatri�me crise�?
Pour limiter la casse, il faut �viter les mouvements de panique. Certes, la baisse du CAC40 sur les cinq derniers jours peut sembler spectaculaire (-7,68%). Mais les crises ne sont pas une nouveaut�. Depuis le d�but du si�cle, les march�s financiers en ont travers� au moins trois�: la bulle internet (2000), la crise des subprimes (2008), et le krach Covid-19 (2020). Et surtout, les �pisodes baissiers ne durent qu'un temps. Le 16 mars 2020, le CAC40 cl�ture par exemple la s�ance � 3�881 points. Le plongeon est vertigineux�: -39% en un mois. Mais 1 an plus tard, le 17 mars 2021, l'indice repasse au-dessus de la barre des 6�000 points.
En clair�: les march�s ont d�j� prouv� � plusieurs reprises qu'ils �taient capables de remonter la pente. Mais pas question de rester inactif pour autant. ��Attention au mythe du ��Pas vendu, pas perdu����, pr�vient Nicolas Ch�ron. ��C'est l'un des dictons qui a le plus fait perdre d'argent aux particuliers ces vingt derni�res ann�es. Faire le dos rond ne suffit pas�: les investisseurs qui ont jou� cette carte en 2000 sur les dossiers Alcatel et France T�l�com n'ont jamais r�cup�r� leur mise��.
Pour naviguer au mieux la crise, des arbitrages doivent �tre faits. ��Evitez les dossiers trop sp�culatifs, ou les entreprises dont les multiples de valorisation atteignent des niveaux stratosph�riques, comme certaines valeurs de la Tech. Elles seront les premi�res � plonger si la situation macro�conomique se d�t�riore au cours des semaines � venir��, recommande Nicolas Ch�ron. ��En revanche, les positions solides peuvent �tre conserv�es sur le long terme. Gardez de pr�f�rence dans votre portefeuille les soci�t�s leaders dans leur domaine, qui ont une grosse capitalisation boursi�re et d�gagent des b�n�fices sans �tre trop endett�es��.
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